Chapitre 1: La pestiférée des médias.

       Lana Winters se réveilla les membres engourdis. Son calendrier indiqua que nous étions le 14 Septembre 2002 et quant à son réveil, il indiquait 7h32. Elle tenta de garder ses paupières ouvertes mais les rayons du soleil qui traverse ses rideaux de dentelles jaune lui brûle la rétine. Il fut une époque ou ses rideaux étaient blanc, et si Lana ne fumait pas autant dans son appartement ils le seraient toujours. Elle habitait un vieil appartement de Boston Est, près de l'aéroport dans la rue Maverick là où le bruit est si omniprésent qu'elle a fini par s'y faire. Elle était bien consciente que son trois pièces n'était pas idéalement situé mais pour le moment c'est tout ce qu'elle avait trouvé avec un loyer raisonnable et un salaire de journaliste à scandale, après tout "une femme célibataire de 31 ans n'as pas besoin de plus de place" se disait-elle. Après avoir réussi à poser un pied par terre, elle sentit la fraîcheur de son carrelage et un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Cela lui fit du bien après cette chaude et épouvantable nuit qu'elle venait de passer. C'est à l'approche de l'été que tous les ans elle se rendit compte qu'elle détestait cette période, certainement à cause de la sueur qui perlait sur son front et du manque de climatisation de son vieil immeuble. Elle peinait à respirer tant l'air était saturé dans son petit appartement, elle n'aimait pas du tout cette sensation. Lana se leva d'un bond, se dirigea au pas de charge vers la fenêtre la plus proche et l'ouvrit d'un coup sec. Elle resta un moment à fixer le ciel et ses nuages blancs, les avions et les voitures en circulation qui ne cessaient d'émettre des vibrations sur le goudron ensoleillé de Boston, et se demanda pourquoi elle n'avait passé que 13 années de sa vie dans cette ville qu'elle aime tant. 


       Lana était née en 1989 en Caroline du Nord, dans une petite ville  qui se nommait Concord où elle avait passé toute son enfance. Ces parents vivaient toujours là-bas et passaient la majeure partie de leur temps au country club, Lana ne leurs rendaient visite qu'une fois tous les trois mois, par courtoisie. Elle avait toujours trouvé sa famille trop "extravagante" disait-elle souvent. Son père avait fait fortune à 25 ans en investissant dans une plateforme pétrolière au large de l'Alaska qui s'est révélée plutôt rentable. Deux ans plus tard, il fait la rencontre de sa mère dans un bar de l'Oregon aux lumières tamisées et en tomba fou amoureux. Après la naissance de Lana, son grand-père décéda. Sa mère étant fille unique était la seule héritière de ce qui restait du patrimoine de son père, l'heureuse famille déménagea donc de l'Oregon jusqu'en Caroline du Nord, à Concord. 18 ans plus tard, Lana s'enfuyait de la maison familiale sans rien laisser derrière elle. Elle avait été acceptée à l'université de New-York, à la fac de lettres, et y passa trois ans dans un dortoir minuscule. Elle a détesté "la Grande Pomme", tous ces taxis jaune et ces hot-dogs lui donnaient la nausée. La seule chose qu'elle aimait dans cette ville, c'était la grande patinoire qui était mise en place pendant la période de Noël à Central Park. Le lundi,  après son déjeuner, elle avait pris l'habitude d'y emmener ses conquêtes aux alentours de 13h de l'après-midi, c'est là qu'elle y échangea son premier baisé, au milieu des flocons de neiges et du bruit de couteaux aiguisés que provoquaient les patins sur la glace. 


   Mais, il n'y eu qu'un seul homme qui ai jamais retint son attention à New-York. Il y eut quelques garçons intéressant c'est vrai mais le seul auquel elle donnait, encore aujourd'hui, une pensée distraite c'était Monsieur Cavanaugh ou Tom pour les intimes. Tom était le professeur de calligraphie de Lana lorsqu'elle était à l'université, elle était plus jeune que lui et il était plus vieux qu'elle mais c'était une relation totalement consensuelle à défaut d'être raisonnable bien sûr. Lana avait rencontré Tom quelques jours avant que les cours à la fac aient commencés. Elles se trouvaient là, dans un café inondé par le flux infini de touristes et d'hommes d'affaires plus pressés que les autres de la 42e rue. Elle-même fut surprise de se trouver attablée seule, à contempler son latté et n'osant même pas ouvrir le livre qu'elle avait apporté avec elle. Alors que Tom poussait la porte du café, leurs regards se sont entrecroisés pendant une brève seconde. Elle eut tout de suite remarqué son charisme naturel sans même qu'il ait eu à parler et de ce qu'elle vit, il sembla faire preuve d'une certaine prestance qui ne la laissa pas indifférente. Elle l'observa de loin en silence lorsqu'elle remarqua qu'il a prit un gobelet à emporter, il n'allait donc pas rester. Lana avait conscience qu'elle n'oserais jamais l'aborder avant qu'il ne s'en aille, alors elle se retourna et regarda son visage que refléta sa boisson chaude, la mousse avait disparue. C'est ensuite dans un bruit sourd et grinçant que la chaise qui se trouvait en face d'elle partit en arrière dans un recul rapide. C'était Tom, le bel homme qu'elle avait repéré, qui s'est assis en face d'elle.


     Dans un geste inconscient, toujours posté à sa fenêtre, elle attrapa son paquet de cigarettes et son petit briquet rose posés sur le comptoir de sa cuisine.  Elle en alluma une et la savoura paisiblement, elle jette un coup d'œil rapide à son calendrier et remarqua une croix au marqueur rouge à la date du 14 Septembre, c'était le jour de son entretien au Boston Globe, rendez-vous à neuf-heures tapante. Elle termina sa cigarette et l'écrasa dans son cendrier en terre cuite, elle prépara une tenue de circonstances qu'elle posa sur son lit. Lana choisit un ensemble vert, sa jupe lui arrive juste au-dessus des genoux et sa veste à la taille. Elle sortit un col roulé de son placard car elle a toujours préféré les tenues d'hiver et ça, même en été.  Ses chaussures à talons sont neuves, vernies et d'un noir très sombre. 


  7h55 ,après ce choix des plus méticuleux, Mademoiselle Winters s'empressa maintenant de sauter dans sa douche, elle fit couler de l'eau tiède presque froide sur son visage. En attrapant son shampoing à la vanille, son ventre se mit à émettre un étrange bruit. Elle avait faim. De plus, elle avait pris sa première cigarette de la journée sans rien n'avoir avalé au préalable et c'était, le savait-elle, une très mauvaise idée. Pendant qu'elle se savonnait le corps et que son pommeau de douche rugissait, Lana admirait sa peau. Elle regarda ses cicatrices, ses quelques vergetures et ses grains de beautés. Sous l'eau, sa peau semblait exposée telle une œuvre d'art, les gouttes d'eau et de savon entremêlé jouait le rôle de la peinture aquarelle, comme si l'on pouvait y percevoir des légers coups de pinceau. Elle pensa à son œuvre favorite, Les Cafés de Nuit de Van Gogh. C'était il y'a quelques années qu'elle a découvert une copie de ce tableau dans une agence de recherche d'emploi, elle en est tout de suite tombée amoureuse. Lana s'est toujours identifié à ces peintures. Elle s'est toujours considérée comme une femme au physique imparfait mais pourtant très réussie, elle tenait ça de sa mère sans aucun doute. Lana ne s'était jamais rien refait considérant la chirurgie esthétique comme inutile, elle s'est toujours acceptée comme elle était. Sur son visage elle avait de magnifique lèvres d'une teinte rosée ainsi qu'un arc de cupidon ardemment dessiné, son nez bien qu'un peu grand n'était pas crochu ni excessif. Ses cheveux lui arrivait aux épaules et étaient très formels, leur couleur était en adéquation avec ses yeux, d'un brun très clair, et reflétaient les rayons du soleil comme seul un miroir pouvait le faire. Les hommes et les femmes qu'elle croisaient dans la rue vous le confirmerons, Lana était une très jolie femme avec beaucoup de classe, "plutôt à finir avec un médecin qu'avec un pharmacien" disait souvent son père quand il en avait l'occasion.


   8h15. Lana était fin prête. Elle enfila ses chaussures, attrapa ses clés et claqua la porte derrière elle de façon un peu trop théâtrale. Elle descendit les quelques marches d'escalier en écoutant les sons et en reniflant les odeurs qui s'émanaient des portes parfois entrouvertes de ses voisins. Certains matins, on pouvait entendre le chant des poêles ou les grésillement d'une radio mal réglée. Alors parfois, Mlle Winters s'amusait à s'imaginer la vie que pouvait avoir les gens qui vivaient sur le pas de sa porte. Elle les voyaient si peu, mais vivaient pourtant si près, plutôt paradoxale. Sa cage d'escalier quant à elle paraissait très  lugubre, elle était vêtue d'un vert bouteille donnant une apparence négligé à son immeuble qu'elle aimait tant, dommage. Lorsqu'elle poussa la lourde porte du hall d'entrée du vieux bâtiment, elle pouvait sentir le soleil caresser ses douces pommettes. Qu'est-ce que c'était désagréable, elle aurait préférée des millions de flocons de neige sur les beaux trottoirs de Boston, cette chaleur était écrasante et faisait fondre le goudron, de quoi salir ses talons en moins de cinq minutes, génial. Lana marchait maintenant d'un pas décidé prenant la direction de la bouche de métro la plus proche, le Boston Globe se trouvait en plein centre-ville. Elle plongea sa main droite dans son joli sac à main et en ressortit une paire de lunettes noires datée des années 70, elles ont longtemps appartenues à sa mère avant qu'elle veuille bien les lui céder. De part et d'autre de la rue était parsemée de jolies voitures colorées, exactement comme des bonbons. Ce matin, elle le sentit, cela allait être une bonne journée.


   Lana, comme presque toutes les femmes de son âge, n'était pas naïve. C'était d'ailleurs sûrement une des raisons pour lesquelles elle était devenue journaliste à scandale, on ne saurait dire comment. Néanmoins, elle a toujours cru au plus profond d'elle que les objets auxquels nous avons été attachés au cours de notre vie avaient une âme. C'est un peu comme les joggers avec leur MP3, ou alors comme les cheerleaders et leurs uniformes, l'un ne va pas sans l'autre. Quand elle était petite, sa mère lui offrait d'énormes peluches rose à pois. Elle les nommaient et prenait soin d'elles une par une. Ce trop plein d'empathie et de gentillesse s'est dissipé avec le temps, d'où son actuel métier. 


   Une fois dans le métro, elle fit un tour d'horizon et observa tout ces personnages autour d'elle. Elle vit une mère, l'air fatiguée. Un avocat, aussi très fatigué. Et un journaliste, un de mes futurs collègues. Cet homme tenait un journal, Lana en apercut la première de couverture. Le gros titre était "Premiers essais nucléaires de la Russie".  Etrange. Pour une pseudo journaliste, elle est étonné d'avoir raté ça. Arrivé à la station King's Chapel elle descendit à la hâte car elle avait peur d'être en retard. Elle se mit à marcher un peu plus vite, c'était un mélange de hâte et d'anxiété et cela faisait un moment que Lana n'avait pas ressentit ça. Mais c'est à cause d'une vibration soudaine qu'elle s'arrêta net dans sa lancée. Elle sentit ses jambes vibrer et trembler, c'était comme si le sol était devenu vivant, c'était effrayant. Après quelques secondes le tremblement s'arrêta. Les gens autour d'elle repris leurs chemin comme si rien ne s'était passé, mais tout de même, un tremblement de Terre au Massachussets n'était pas très courant. Cela avait du se produire que quelques fois durant les quatre siècles passés. Lana avait un mauvais préssentiment, elle sentit que quelque chose n'allait pas mais ne pouvait pas mettre le doigt dessus, alors malgré ce sentiment elle repris son chemin comme les autres. 


   Arrivé devant les grandes portes du Boston Globe elle poussa les portes et chercha du regard la réceptionniste. Quel chahut c'était dans ce hall, des hommes parlaient avec de grands gestes, on croirait presque qu'ils avaient peur de quelque chose. Lorsqu'elle arriva au bureau de la réceptionniste, elle l'a salua mais la réceptionniste ne lui répondit pas, elle lui tourna même le dos. Lana, confuse, regardit ce qu'il y avait de si important à la télévision et lâcha un léger cri d'effroi. Des images de New-York survolé en hélicoptère montra une ville ravagé, il n'y restait plus rien. Le journaliste parlait de plusieurs bombes nucléaires lâchés sur les plus grandes villes de la nation, il énonça d'abord New-York, puis Seattle, Austin, San-Francisco et même Boise. Les larmes de Lana lui montit rapidement aux yeux, son coeur battait la chamade. Elle se crut de retour à la date du  septembre, les gens était agglutinés à la télévision de la même façon et l'expression sur leurs visages était similaires. Cette pensée ne dura que quelques secondes car elle entendit un son se rapprocher au loin. Un son qu'elle ne pensait jamais entendre. C'était les sirènes de la ville annonçant une menace nucléaire imminente. Elles retentissaient pendant  secondes avec une secondes d'intervalle entre chacune. Lana pensait que c'était fini, elle était figé, cloué au sol. Elle n'avait aucune idée de la démarche à suivre dans ce cas là, je pense qu'aucune des personnes présente dans ce hall n'a une idée de ce qu'il va se passer. Les journalistes présent dans les bureaux ne devaient avoir aucune idée de ce qu'il était en train de se passer, si les gens autour d'elle ne prenaient pas tous ça au sérieux, Lana elle, oui et plus que jamais. 


   Les gens dans le hall laissaient dire que nous n'avions qu'une vingtaine de minutes avant que la bombe n'atteignent Boston. Sur le balcon qui surplombait le hall Lana vit trois hommes de la sécurité de chaque côté du directeur du Journal, en tout cas c'est ce qu'elle déduit mais de ce qu'elle savait cela aurait pu être son secrétaire. Il avait apporter avec lui un mégaphone pour que tout le monde puisse l'entendre. Rapidement il expliqua que le Journal faisait parti d'un des 8 points d'intérêts dans tout Boston. Par ce biais il nous annonça que nous devions tous descendre dans l'abri anti-atomique installé sous-terre et, pressé par le temps, qu'il nous expliquerait les détails une fois en sécurité. Lana fut d'abord confuse. Si il y avait bien un abri nucléaire en dessous de ce bâtiment alors il devait forcément dater de la guerre froide, et puis ces abris de centre-ville n'était conçu pour acceuillir seulement 50 personnes. Dans le grand sous-sol du Journal, Lana et tout ces gens étaient en rang, le personnel de sécurité faisait rentrer un par un chaque personne mais cela prenait trop de temps. Lana ainsi que toutes les autres personnes présentes entendit une énorme explosion, le bruit était assourdissant en plus de l'alarme qui sonnait toujours. Il ne leur restait plus qu'une trentaine de seconde maximum avant que le souffle de l'explosion ne les tuent tous, brûlure au troisième degrés ou radiation mortelle, ils n'avaient aucune chance. Lana commençait déjà à courir vers l'énorme porte en titane de l'abri. Les gens se bousculaient, ils avaient tous bien compris qu'il n'y auraient pas la place d'acceuillir tout le monde. Quand Lana réussit à se frayer un chemin et à entrer avec le reste de ceux qui avaient été admis auparavant, la porte se refermit doucement. Les gens étaient tellement nombreux que certains se sont littéralement fait écraser lors de la fermeture complèt et semi-définitive  de celle-ci. C'était une scène effroyable, un traumatisme pour tout le monde. Ce qui était presque plus perturbant encore c'était le silence qui réignait parmis eux. Pendant 30 secondes, comme un hommage, il n'y eut aucun bruit. Jusqu'à ce que le sol se remit à trembler et que le souffle de l'explosion se fasse ressentir, c'était comme le bruit d'un orage, du tonnerre. 


    Ceci était l'introduction de la vie soutteraine que va mené Lana Winters. Dans le prochain chapitre Lana parlera de la vie sous-terre sous forme de journal intime.

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